Panorama de l’évolution des conditions de logement en France depuis la fin des années 1960
Virginie Dejoux, David Valageas et Maryse Gaimard, Espace populations sociétés [En ligne], 2019-3 | 2019, mis en ligne le 28 janvier 2020
"Depuis les années 1960, le parc de logements en France métropolitaine a fortement augmenté et les conditions de logement se sont profondément modifiées. En s’appuyant sur le recensement de la population et les enquêtes Logement de l’INSEE, cet article décrit les évolutions et les contrastes des caractéristiques des logements en tenant compte de leur déclinaison territoriale. Alors que certaines inégalités de conditions de logement se résorbent progressivement au fil des décennies (notamment les conditions sanitaires), d’autres témoignent de contrastes persistants (type, statut d’occupation, type de chauffage, nombre de pièces)."
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Le retour de l’habitat vertical et les politiques TOD (Transit Oriented Development) dans les villes françaises : vers une intensification urbaine socialement sélective ?
Geoffrey Mollé, Manuel Appert et Hélène Mathian, Espace populations sociétés [En ligne], 2019-3 | 2019, mis en ligne le 28 janvier 2020
"Cet article explore le retour des tours résidentielles dans les villes françaises (97 unités recensées début 2018). Plus nombreuses et paradoxalement moins analysées que les tours de bureaux, les tours résidentielles investissent les espaces cibles de la régénération urbaine, qu’elles signalent en acte [Appert, 2016]. L’habitat vertical, après avoir été souvent associé à la relégation sociale des grands ensembles, semble aujourd’hui reconsidéré dans les politiques dites Transit Oriented comme c’est déjà le cas au Royaume-Uni [Appert, 2016]. Les politiques TOD, incarnations de l’urbanisme de la ville compacte [Bentayou et al, 2015], visent à coordonner le développement des réseaux de transports collectifs à l’urbanisation dans la perspective de réduire le nombre et la longueur des déplacements motorisés. Elles se traduisent par une densification et une mixité fonctionnelle de sites le plus souvent anciennement urbanisés, à proximité de nœuds de réseaux. Mais cette réurbanisation est aussi porteuse d’une transformation profonde de la population résidente. Les logements proposés semblent peu accessibles aux catégories les moins aisées comme l’attestent les recherches sur les incidences socio-démographiques des politiques TOD [Dubois et Van Criekingen, 2006 ; Jones et Ley, 2016]. Dans cet article, nous montrons dans un premier temps que les nouvelles tours résidentielles en France, contrairement aux tours de logement social construites dans les années 1960-70 et qui restent stigmatisées [Gilbert, 2012], s’inscrivent cette fois dans les espaces péricentraux des grandes agglomérations françaises, à proximité des nœuds de transport collectif. Nous montrons ensuite que ces projets résidentiels sont justifiés par leurs porteurs et validés par les pouvoirs publics en regard des politiques dites TOD. Nous montrons enfin que ces localisations attractives profitent aux ménages aisés et de petite taille. Le travail de recherche repose sur la valorisation statistique et cartographique d’une base de données des projets de tours résidentielles en France pour la période 2015-2020, et sur la conduite d’une dizaine d’entretiens menés auprès des promoteurs, chargés de mission habitat, évaluateurs immobilier pour 7 projets lyonnais. Tout en contribuant aux recherches sur les espaces d’habitation contemporains, cet article introduit le phénomène peu renseigné de verticalisation résidentielle en France dans le contexte de la ville durable."
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Le lien logement-population à l’échelle locale. I - Le « rendement démographique » des logements
Jean-François Léger, Espace populations sociétés [En ligne], 2019-3 | 2019, mis en ligne le 28 janvier 2020
"Introduction. Du lien population-logement à l’échelle nationale au lien logement-population à l’échelle locale
1. Une proportion de résidences principales très inégale selon les territoires
2. Plus le logement est grand, plus le nombre d’occupants est important, mais cette relation évidente est inégale selon les territoires et les espaces
3. Influence du statut d’occupation du logement sur la taille des ménages
4. Des ménages plus grands dans les logements récents
5. Pour conclure : le « simulateur immobilier », une formalisation mathématique du lien logement-population à l’échelle locale."
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Du paysage en chantier à l’« habiter » des nouveaux quartiers Julien Aimé, Espace populations sociétés [En ligne], 2019-3 | 2019, mis en ligne le 28 janvier 2020
"Plusieurs métropoles régionales de l’est de la France se sont lancées, dans le courant des années 2000, dans la conception de nouveaux quartiers principalement dédiés à l’habitation. Les premiers habitants s’y installent alors que le quartier est toujours en chantier. Ils emménagent dans des logements neufs entourés par des espaces publics et communs en train de se faire. Cet article explore les tensions entre l’espace en travaux et l’espace des logements. Il montre comment le rapport à l’espace privé et le rapport au quartier participent des relations sociales qui prennent corps dans ces nouveaux quartiers ; des relations marquées par des logiques de distinction sociale et de neutralisation de l’espace public."
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Accéder à la propriété dans le périurbain éloigné : après l’enthousiasme, les désillusions
Jean-Marc Stébé et Hervé Marchal, Espace populations sociétés [En ligne], 2019-3 | 2019, mis en ligne le 28 janvier 2020
"À partir de plusieurs recherches réalisées au sein du périurbain éloigné d’une métropole régionale du nord-est de la France (Nancy), l’article vise à saisir les aspirations des habitants soucieux d’accéder à tout prix à la propriété d’une maison. Plus précisément, le propos s’attache à comprendre les ressorts des choix résidentiels et les registres de justifications les accompagnant. Par extension, il identifie les logiques d’intégration sociale des familles attachées viscéralement à un idéal résidentiel incarné par la figure de la maison. Les investigations empiriques ont montré qu’au-delà des récits résidentiels positifs, les familles rencontrées témoignent d’une certaine lassitude suite à des travaux qui n’en finissent pas, à des mobilités quotidiennes contraignantes et suite à des sociabilités qui ne se concrétisent pas. In fine, l’article pose la question de savoir si n’émerge pas un nouveau territoire à la périphérie du périurbain densifié."
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La « maison durable » dans les espaces périurbains en Alsace : entre héritage et renouvellement de l’habitat « pavillonnaire »
Marie Mangold, space populations sociétés [En ligne], 2019-3 | 2019, mis en ligne le 28 janvier 2020
"À partir d’une enquête menée auprès de ménages ayant fait construire une maison individuelle relevant de la « construction durable » (matériaux dits « écologiques » et haute performance énergétique) en Alsace, cet article interroge l’inscription de la durabilité par « petites touches » dans les espaces périurbains, loin du modèle normatif et médiatisé des éco-quartiers. La maison de type « pavillonnaire » dans le périurbain se présente comme un modèle résidentiel dont les enquêtés ont en partie hérité de leurs parents, et qu’ils renouvellent à partir d’une sensibilisation aux enjeux environnementaux qui se concrétise par des choix constructifs et des pratiques quotidiennes. Les espaces périurbains diversifiés dans lesquels sont inscrits les projets des enquêtés donnent à voir des parcours résidentiels distincts et une pluralité de rapports à la durabilité sur le territoire."
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La désaccumulation sélective : la place des personnes âgées sur le marché immobilier résidentiel du Grand Lyon (2006-2015)
Pierre Le Brun, Espace populations sociétés [En ligne], 2019-3 | 2019, mis en ligne le 28 janvier 2020
"L’arrivée à la retraite des générations du baby boom, largement propriétaires, pose la question de la place des personnes âgées sur le marché immobilier résidentiel. Les modèles économiques appuyés sur l’hypothèse de cycle de vie (HCV), fondements théoriques des discours d’asset-based welfare, prédisent une désaccumulation immobilière des personnes âgées. Celle-ci, bien que particulièrement modeste dans le cas français, est empiriquement vérifiée [Laferrère, 2008] au prix cependant d’une insuffisante distinction entre propriétés occupées et biens locatifs. L’étude des transactions immobilières menées dans le Grand Lyon entre 2006 et 2015 permet de mettre en évidence le caractère sélectif sous plusieurs aspects de la désaccumulation immobilière des personnes âgées. On observe tout d’abord un traitement différentiel des biens immobiliers selon leur statut d’occupation. Les biens locatifs sont gérés à la façon d’actifs patrimoniaux à travers une désaccumulation de précaution. À l’inverse, l’attachement particulier des ménages au statut de propriétaire-occupant se traduit par une tendance à la conservation des résidences principales. La sélectivité de la désaccumulation présente également une dimension spatiale. Le marché immobilier lyonnais peut ainsi se découper en trois segments. Les communes occupant le centre de l’agglomération lyonnaise se caractérisent par une plus grande financiarisation des modes de gestion des logements tandis qu’une logique davantage résidentielle domine dans le Nord et l’Ouest. Les territoires de l’Est et du Sud se situent dans une position intermédiaire tout en mettant en jeu des biens de valeur moins élevée. La diversité des formes de désaccumulation permet en cela de souligner l’existence d’écarts spatiaux de validité de modèles comportementaux."
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